Le street art ou art urbain, est un mouvement artistique contemporain né aux Etats-Unis, apparu en France au début des années 1970, et aujourd’hui en constante floraison à Paris et dans d’autres grandes villes de France. Qu’il s’agisse de grandes fresques murales ou d’expositions éphémères, à qui profite cette technique artistique et quelles sont les stratégies politiques qui se cachent derrière cet art ?
D’un art éphémère interactif…
Un mur, une chaussée, une boîte aux lettres, un potelet… tels sont les supports éclectiques d’un street artiste. Une rue, déserte ou passante, peu importe si le lieu est choisi en adéquation avec l’œuvre afin qu’elle s’intègre au mieux dans son contexte architectural. Sujet polémique, j’écarte les tags et graffitis, ces signatures visuelles principalement illégales qui dégradent le mobilier urbain public, pour me concentrer sur l’art dans son cadre légal et toutes ces images qui égayent les rues de Paris.
Affiches, mosaïques, aérosols, peintures, pochoirs, les techniques sont nombreuses et le rendu propre à chaque artiste. Miss.Tic, Ernest Pignon-Ernest, C215, JR, Jef Aérosol, Jana & Js pour ne citer qu’eux, n’ont pas tous eu des débuts faciles mais leur travail est aujourd’hui reconnu. Touristes ou non, de nombreux yeux s’arrêtent devant ces œuvres, prennent des photos tout en décryptant la signification ou admirant simplement leur beauté. Le travail de rue, par définition gratuit, appartient à tout le monde, tous ceux qui ont la chance de l’apprécier, de le voir vivre, se transformer et souvent disparaître avec le temps. C’est la magie du street art, qui créé une interaction avec la rue et ses habitants, et entre le réel et le virtuel.
… à un mouvement contestataire
Le street art revendique une liberté d’expression. Certaines œuvres, bien qu’empreintes d’humour, de poésie et d’espoir revendiquent un mécontentement face à des choix politiques et des situations sociales. Shepard Fairey (alias Obey), qui a récemment peint une fresque géante rue Jeanne d’Arc dans le 13ème arrondissement de Paris et qui est devenu mondialement célèbre grâce à la création du poster HOPE de Barack Obama est connu pour son engagement contre la manipulation médiatique et l’omniprésence publicitaire. Rero milite pour la démocratie dans le monde. JR, artiste engagé tente, lui, dans son projet Face2Face de favoriser le dialogue et par delà, la paix entre Israéliens et Palestiniens en affichant leurs portraits de part et d’autre du mur de séparation pour montrer leur ressemblance. L’art est donc parfois une arme utilisée par les artistes pour faire passer un message politique ou social.
Le street art, une stratégie politique de la ville
Toute ville, en acceptant cette pratique artistique urbaine, participe à donner un caractère à son territoire. Le 13ème a vu son quartier se métamorphoser en l’espace d’une année, entre les fresques géantes, le trompe-l’œil sur la façade de la BNF et la Tour Paris 13, plus grande exposition éphémère du monde, qui a attiré de nombreux visiteurs parfois très patients. L’affluence dans ces lieux montre bien un réel engouement du public pour le street art. La politique culturelle de chaque ville contribue donc à la dynamique de son espace urbain. Des applications mobiles recensent même la localisation de cet art urbain parisien. Aujourd’hui, les rues sont devenues des galeries. Oui le street art plaît, faut-il encore savoir faire la différence entre « œuvre » et « tag ». Les initiatives d’un maire porteur de ce type de projet peuvent être appréciées, attirer une nouvelle population plus jeune et lui permettre de gagner en popularité.
Et si le street art était aussi une stratégie politique électorale ?
Elia Fisbein
Elia, quand Bansky investit NYC avec de l’art dans la rue pour dénoncer la vanité des puissances du marché, il est clair qu’il y a une stratégie électorale. Et qu’elle est généralement peu portée à droite…
Très intéressant comme article, bravo !
Une synthèse problématisée qui reflète bien la question du street art à notre époque !
Audacieux de relier l’art à la politique . Belle analyse !
Très bonne analyse !!
Merci pour ce billet très instructif !
Appuyer le street art et couper les budgets pour la culture, comment concilier ces contradictions? bel article .
Aaaaah ouiiiii, si les politiques pouvaient se laisser convaincre de permettre aux artistes d’egayer le beton et de lui donner du sens, ce serait formidable. Article interessant.
Un article bien construit et très intéressant qui soulève beaucoup de question quant à la portée politique du street art ! Attention aux dérives …
Cela fait bien longtemps que la mairie du 13e communique sur l’art urbain, et pas depuis quelques mois comme il est mentionné dans l’article…
Il faut également faire la différence entre un Tag (signature) et un Graffiti (oeuvre murale)…
Excellent article, qui synthétise bien la problématique du street art en tant que manifestation politique. Très intéressant, et bien écrit !
Très intéressant. J’en aurais bien lu plus
!
Un article intéressant . Cependant, même s’ il a été choisi de faire la part entre le légal et l’illégal, il faut tout de même rappeler que tous les grands du street art ont pratiquement tous commencé dans l’illégalité !! Et en s’affirmant peu à peu en tant qu’artistes réels, ils ont pu avoir accès à des murs de façon légale . C’est donc la reconnaissance de leurs graffitis en tant qu’ oeuvre à part entière qui leur a permis de passer de l’illégal au légal !! Et parfois des oeuvres produites dans l’illégalité peuvent être sublimes et renfermer un message extrêmement fort( on peut citer par exemple les fresques et graff de Banksy) . Le côté illégal fait partie intégrante du street art, et le nier c’est nier toute l’essence de cet art si singulier .
« Oui le street art plaît, faut-il encore savoir faire la différence entre « œuvre » et « tag ». » Les tags peuvent être des oeuvres, ils sont une forme d’expression de l’art urbain , tout dépend comment et par qui ils sont perçus ( eh, l’art n’est-il pas subjectif ??) .
c’est agréable de voir ce type de mouvement naître et se développer, quand on voit les milliards déversés via Sotheby’s pour des oeuvres réservées pour des « élites »…oui à l’art pour tous.
Article très intéressant, pertinent, bien écrit, clair. Bravo !
Pas sur que les Street artistes veuillent être récupérés a des fins électorales… Il faudrait sonder les principaux intéressés.
Je rejoins tout le monde sur la pertinence de ton article et cette nouvelle approche du street art ! sais-tu s’il y a eu des études sur ce sujet ?
Very insteresting article. CongratulationS!!!!! It help me much for my english homework.